Instructions pour bénévoles
Veuillez lire attentivement les instructions ci-dessous avant votre prochaine session d'écoute, et de respecter ce cadre durant la session.
Dernières modifications : 10 août 2023
EN BREF
Nous sommes une association à but non lucratif qui offre gratuitement un espace d’écoute et d’échange bienveillant à toutes personnes, sans distinction liée à la religion, la nationalité, l’origine, le genre ou l’orientation sexuelle. Ce projet ne poursuit aucun but lucratif, et n’a aucun caractère politique ou religieux. Il a de nombreux objectifs ou impacts positifs possibles, et s’il fallait en citer quelques uns :
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développer la bienveillance et l’attention
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créer du lien et de la mixité sociale
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lutter contre l’isolement
1. L’INTENTION
En tant que bénévoles, nous constituons le coeur de ce projet car pour la plupart des personnes écoutées, le projet se résumera à cet échange qu’il-elle aura avec nous. Il est donc important que nous partagions une même intention et un cadre respectueux à la fois des personnes écoutées, de leur histoire, mais aussi de nous-mêmes.
L’intention est simple : nous offrons une attention bienveillante à quiconque s’assoit devant nous pour discuter.
Les personnes écoutées sont très diverses. Ce peut être une personne âgée ou un enfant, une personne joyeuse ou triste, calme ou agitée, une personne avec des valeurs similaires ou opposées aux nôtres. Et elles viennent pour des raisons toutes aussi diverses : par curiosité, pour papoter de la pluie et du beau temps, partager des anecdotes, trouver du soutien, se confier sur une expérience passée ou présente difficile, ou parfois même sans raison précise.
Toutes ces raisons sont aussi valables et ont autant d’importance. L'objectif n'est donc pas de rechercher la confession d’une histoire douloureuse. Un échange léger et agréable, même s’il peut nous sembler superficiel, est tout aussi important. Ce pourrait être la seule conversation que cette personne aura eu aujourd’hui. Nous essayons donc d'accueillir ce qui nous est partagé, sans nourrir d'attente particulière.
2. LES TROIS POINTS ESSENTIELS
1. Nous adoptons une position bienveillante, sans jugement
Le coeur de ce projet se fonde sur l’idée que le simple fait d’être écouté, de disposer de l’attention désintéressée et sans jugement d’une autre personne, est bénéfique en soi. Que cela soit quand on raconte une histoire « futile » ou que l’on partage un souvenir douloureux. Il est donc important que nous nous efforcions de suspendre nos jugements. Ce qui importe n’est pas que l’on soit ou non d’accord avec la personne, mais qu’elle puisse être entendue avec bienveillance : « J’entends ce que vous dites ».
2. Nous ne donnons pas de conseils
Ce point découle du premier, il est donc essentiel de ne pas donner de conseils aux personnnes sur ce qu’ils-elles devraient ou non faire. Même s’ils-elles nous en demandent. De plus, nous ne sommes pas des professionnels de la santé mentale, nous ne suivons pas de formation spécifique. Et si vous êtes psychologue/psychiatre de formation, thérapeute ou coach, veuillez malgré tout suivre l’intention du projet en respectant cette règle.
3. Tout ce qui nous ait partagé est tenu pour absolument confidentiel
Ce dernier point constitue le fondement de notre approche. La confidentialité des échanges et l’anonymat des personnes écoutées garanti le lien de confiance, et avec, le respect des personnes et de leur histoire. Vous pouvez partager une généralité sur l’échange (« une histoire difficile », « une anecdote drôle », « une conversation qui tournait en rond », etc.). mais le contenu de l’échange doit resté confidentiel. Cela implique également pas de photos/vidéos des personnes écoutées.
3. POINTS PRATIQUES
3.1 Écouter = rester silencieux ?
Non ! Nous pratiquons ce qu’on appelle une « écoute active ». Concevez-le comme une conversation normale, entre amis, sans formalités particulières. Soyez comme vous êtes !Mais l’objet, le focus de la conversation doit rester sur le personne écoutée et son histoire. Notre outil principal se sont donc les questions. Et plus particulièrement, les questions ouvertes (voir plus bas). Et selon les situations, nous pouvons évidemment rester silencieux.
Comme se sont des conversations informelles, les personnes écoutées nous posent également souvent des questions. Sentez-vous libre d’y répondre, de partager une expérience, une histoire quand cela vous semble pertinent. Mais tentez de garder le focus sur la personne. Si la conversation ne décolle pas, ou qu'il y a trop de silences, voici quelques exemples de questions fortes propices à l'approfondissement de l'échange. Notez que se sont des questions "ouvertes", c'est-à-dire que l'on ne peut pas y répondre par oui/non.
Questions ouvertes pour approfondir un sujet :
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Que ressentez-vous ?
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Comment avez-vous réagi ?
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Que vous-a-t-elle/il répondu ?
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Quel était votre objectif ?
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Quelles autres options se présentent à vous ?
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Qu'est-ce qui pourrait vous aider ?
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Et quoi d'autre ?
Questions ouvertes pour lancer des nouveaux sujet :
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Qu'avez-vous sur le coeur en ce moment ?
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Qu'est-ce qui vous apporte de la joie dans la vie ?
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Quelle est l'expérience qui vous a le plus marquée ?
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Quelle est une chose qui vous passionne ?
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3.2 S'écouter et respecter ses limites
Afin de pouvoir mener à bien notre mission, il est tout aussi important de s’écouter soi-même. Nous avons nos propres limites, nos propres besoins, et nous devons les respecter au même titre que nous respectons ceux des autres. Aucun bénévole ne doit se forcer à subir une situation qui la-e met mal à l’aise. Premièrement, il est important que vous vous sentiez en capacité de recevoir des histoires potentiellement compliquées et difficiles. Si vous sentez que ça n'est peut-être pas le cas en ce moment, il est préférable de remettre votre participation à un autre jour. Deuxièmement, n'hésitez pas à mettre fin à une conversation qui pour une raison ou une autre vous met mal à l'aise (voir paragraphe 3.3.). Troisièmement, n'hésitez pas à solliciter le soutien du coordinateur, même pendant l'heure d'écoute, si vous avez besoin de débriefer d'une conversation qui a été intense.
3.3 Mettre fin à une conversation
Savoir quand et comment mettre fin à une conversation est essentiel pour ne pas se retrouver dans une situation indésirable.
Quand y mettre fin ?
Lorsque…
- nous sommes fatigués et avons besoin d’une pause
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l’histoire est trop intense/difficile/douloureuse pour nous
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la conversation nous semble tourner en rond
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la personne tient des propos qui nous choquent
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la personne semble chercher la provocation
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la personne nous semble dans la séduction/drague
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nous sommes mal à l’aise, quelqu’en soit la raison
Comment y mettre fin ?
Quelle que soit la raison pour laquelle nous souhaitons mettre fin à la conversation, vous pouvez utiliser toutes variations de la formule suivante : « Je vous remercie d’avoir échangé / partagé avec moi votre histoire. Je vais maintenant prendre une pause. Je vous souhaite une bonne journée ! ».
Si la personne est insistante, ajoutez que nous devons laisser la place à d’autres. À tout moment, n’hésitez pas à faire appel au coordinateur pour vous soutenir.
3.4 Aide et réorientation des personnes écoutées
Si lors d’une conversation, une personne exprime explicitement avoir besoin ou semble nécessiter une aide professionnelle, quelle soit d’ordre juridique, psychologique ou médicale, sollicitez l’aide du coordinateur. Celui-ci prendra le relais avec le-a participant-e et le-a réorientera vers l’association ou le service médical qui pourra répondre à son besoin. Afin de faciliter cette transition, proposons d'abord à la personne de la rediriger vers le coordinateur qui sera plus à même de l’orienter. Évitons d’appeler directement le coordinateur dans la conversation sans avoir, au préalable, demander l’accord de la personne.
Lorsque nous sommes face à une situation compliquée, à une personne en détresse, il est important d'essayer de ne pas prendre sur nos épaules toute la responsabilité de trouver une solution à ses soucis, ou de la "sauver". Ce n'est pas notre rôle, et nous ne pouvons pas le faire. Rappelons-nous que nous sommes là pour offrir cette écoute bienveillante, qui est déjà bénéfique en soi, et nous pouvons réorienter la personne vers des professionnels qui pourront prendre le relai.
3.5 Partage de coordonnées
Afin de nous protéger, il est strictement interdit de partager nos propres coordonnées personnelles (numéro de téléphone, email, réseaux sociaux…) avec une personne écoutée. Si nous souhaitons rester en contact, c’est à nous de prendre les coordonnées de la personne et de la recontacter par la suite.
3.6 Durée d’une conversation
Il n’y pas de limite de temps déterminée pour la durée d’une discussion, c'est à nous de le sentir. On peut viser environ 20-30 minutes maximum par personne. Si cela nous semble nécessaire, nous pouvons prolonger la conversation.
3.7 Protéger les « bulles »
Bien que nous soyons assis les uns à côtés des autres, il se créé comme une « bulle » entre nous et la personne écoutée qui lui permet de parler librement. Cette bulle est maintenue par l’effort que nous mettons à garder notre attention sur la personne. Afin de protéger cette bulle, efforçons nous d’ignorer les conversations des autres, et surtout lorsque nous n’avons personne en face de nous. Idéalement, les personnes doivent avoir le sentiment de n’être écoutés que par le bénévole en face d’elles. Evitons également de discuter entre bénévoles, cela dissuade les personnes de venir.
3.8 Le-a participant-e insiste pour que je lui donne des conseils. Que faire ?
Expliquez simplement que nous sommes là pour offrir une écoute, mais que nous ne donnons pas de conseils. Et utilisez en suite des questions ouvertes pour accompagner la personne dans sa réflexion. Par exemple : que ressentiez-vous à ce moment-là ? qu’est-ce qui pourrait vous aider à prendre une décision ? etc. Important : évitez de détourner un conseil sous la forme d’une question (ex : « Est-ce que ça vous aiderait de faire ceci ou cela ? »)
3.9 Valeurs opposées, opinions polémiques, etc.
Il se peut qu'une personne exprime des valeurs qui sont opposées aux nôtres, ou qu’elle cherche la polémique en nous demandant notre avis et amorcer un débat. Dans ce cas, essayons, si c’est possible, d’expliquer que ce projet n’accorde pas d’importance au fait d’être en accord sur nos opinions, que nous offrons simplement notre écoute et ce, quelque soit nos propres convictions sur tels ou tels sujets. Nous pouvons être en désaccord, mais cela ne nous empêche pas de pouvoir écouter avec attention et curiosité. Si la personne est trop agitée, ou si les propos vous sont trop désagréables, vous êtes libres, à tout moment, d’y mettre fin (voir le point « Mettre fin à une conversation »).
3.10 Aléas du projet
Comme le format du projet repose sur la spontanéité, et que celui-ci se déroule souvent dans l’espace public en extérieur, il est susceptible aux aléas de la météo, et du nombre de passants. Si nécessaire, le coordinateur de la session s’occupe de discuter avec les passants pour leur présenter le projet et les inviter à participer. Le nombre de participants peut donc varier d’une session d’écoute à l’autre. Nous devons éviter de nous sentir en échec ou de le prendre personnellement si peu de personnes viennent discuter. Il y a beaucoup de facteurs en jeux ! Mais pas de panique, ça se passe très bien de façon générale.
3.11 « Qui êtes-vous ? »
Si une personne vous demande plus de détail sur notre organisation : nous sommes une association à but non lucratif, (le nom officiel de l’association : « Raconte-moi ») basée à Genève. Elle ne poursuit aucun but lucratif, et n’a aucun caractère politique ou religieux. Son objectif : renforcer notre cohésion sociale par différentes activités. Le site web du projet : jetecoute.org